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Légende de l’emprisonnement
de la Mort
«Dans des temps anciens, bien avant que l’empire théran
ne vienne réclamer Barsaive, nos ancêtres vivaient
en harmonie avec le monde et les passions. Mais, à travers
les royaumes, les donneurs de nom se battaient pour leur terres
et s’entretuaient pour assouvir leur méprisable soif
de richesse et de pouvoir. Un jour, les parents et amis des victimes
de ces guerres crièrent leur amertume à Garlen, passion
du confort et des soins, qui aime tous les donneur de nom et porte
en son cœur la peine de toutes les mères pleurant un
enfant disparu. Alors donna-elle toute la force de sa compassion
pour les apaiser. Mais ça n’était jamais assez
face à la douleur qu’infligeait les ravages de la Mort.
«Alors, Garlen demanda à toutes les passions de s’entretenir
avec elle sur une petite île. Là, elle dit combien
il fallait préserver la vie : car c’est la vie qui
donne tout son sens à l’univers. Les passions discutèrent
longtemps…et pendant longtemps, elles furent en désaccord
sur la meilleur façon de protéger la vie. Jusqu’à
ce que Jaspree, la passion de la nature, ne propose l’impensable
: emprisonner la Mort… Lochost, la passion de la liberté,
fut tout de suite hostile à cette idée, mais Minbruje
le sage proposa de le faire tout en donnant une chance à
la Mort de se libérer un jour.
«Vestrial l’ingénieux, réfléchit
et imagina une ruse pour capturer la Mort. Upandal, passion des
constructions, suggéra une idée pour la garder captive.
Et les autres passions iraient toutes chercher les ingrédients
d'un puissants sortilège.
«Quand tous se retrouvèrent sur l’île,
Upandal plaça de grands feux dans sa forge, et y forma un
océan de lave. Chorrolis, passion du profit, créa
une magnifique pièce de monnaie qu’Astendar inonda
de l'esprit du désir. Et ils jetèrent la pièce
dans l’océan, non loin de l’île.
«Thystonnius, passion du courage, qui pouvait toujours savoir
où était la Mort, la trouva près d’un
champs de bataille. Là, Vestrial convainquit la Mort qu’elle
avait oubliée le sort d’un navigateur noyé dans
l’océan, alors même qu'il est dit que pas une
vie ne réchappe à son sort. Arrivé près
de l’île où attendaient toutes les passions réunies,
Vestrial lui indiqua la pièce de Chorrolis : "Voilà
l’âme que tu as oublié !" dit-il. Aux yeux
de la Mort, la pièce ressemblait en tout point à une
âme, et elle plongea alors dans les eaux, attiré par
le désir d'Astendar. Au même moment, Upandal invoqua
de ses forges une mer de flammes qui recouvrit bientôt tout
l’océan, et les passions répandirent leur propre
sang, pour changer les flammes en lave et sceller la prison de la
Mort.
«Puis parla Lochost : Par le feu et le sang te voilà
lié, par le sang et le feu tu pourra être délivrée.
Chaque goutte de sang de donneur de nom répandue sur le sol
usera tes chaînes, comme l’eau use la roche.
«Et depuis ce temps, la mort attend dans sa prison de lave,
l'heure de la délivrance.»
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